Le 'Mr Brexit Fishing' de Macron fait route vers une ville française au large de Jersey après des menaces de panne d'électricité

Suite à une rencontre avec des pêcheurs français, M. Macron a nommé Philippe Lambert des Granges pour soutenir ceux qui n'ont pas obtenu leur permis de pêche dans les eaux de Jersey. Surnommé dans les médias français 'Mr Brexit Fishing', l'actuel administrateur des affaires maritimes termine aujourd'hui sa mission dans la ville française de Granville, après avoir été envoyé lundi.



M. de Lambert des Granges était auparavant directeur du projet Brexit aux ministères français chargés de l'activité maritime et de l'agriculture entre 2019 et septembre de l'année dernière.

Selon le ministère de la mer, il sera chargé de 'soutenir chaque pêcheur qui n'a pas obtenu de licence'.

Il a été nommé à la mission par Annick Girardin, la ministre française de la mer.

Selon le Comité Régional des Pêches de Normandie, 13 bateaux français en accès provisoire perdront leurs droits de pêche au 31 janvier 2022.



De plus, 12 bateaux de moins de 12 m et 11 de plus de 12 m ont déjà perdu leur accès ou ont disparu des listes, et cinq navires n'ont pas pu prouver leur historique de pêche entre 2017 et 2019.

Soit 41 navires français ne pouvant plus pêcher dans les eaux de Jersey.

Les autorités britanniques et jersiaises ont déclaré que les navires déjà refusés n'avaient pas fourni la preuve d'opérer dans les eaux concernées.

Emmanuel Macron



Le 'Mr Brexit Fishing' d'Emmanuel Macron tentera d'obtenir des licences pour les navires de pêche français (Image: PA)

Un bateau de pêche français

La France menace de poursuites judiciaires si ses bateaux ne reçoivent pas de permis de pêche (Image : Getty)

Avant le Brexit, les pêcheurs français étaient autorisés à pêcher librement dans les eaux britanniques.

Mais dans le cadre de l'accord de commerce et de coopération post-Brexit en 2020, les petits navires de pêche doivent prouver qu'ils pêchaient déjà dans certaines zones avant le Brexit afin d'obtenir une licence.

La France a tenté de convaincre l'UE d'adopter une position plus ferme contre le Royaume-Uni, estimant que le Royaume-Uni agit en violation de ses obligations en matière d'accès de pêche aux eaux de la Manche.



S'adressant aux journalistes à Bruxelles, le ministre français des Affaires européennes, Clément Beaune, a déclaré que Paris n'était 'pas satisfait de la situation' concernant la lutte pour les licences des navires français.

LIRE LA SUITE : [ANALYSE]

Port à Jersey

L'île de Jersey est devenue centrale dans le conflit de pêche entre la France et le Royaume-Uni (Image : Getty)

Emmanuel Macron

La France se dit mécontente de la situation actuelle de ses bateaux de pêche (Image: PA)

Il a ajouté: 'Notre analyse est très simple - nous ne sommes pas satisfaits à 100% car nous ne pensons pas non plus que l'accord ait été mis en œuvre à 100%'.

Il a menacé de poursuites judiciaires en réponse.

L'année dernière, une panne d'électricité a été menacée. S'adressant au Guardian, M. Beaune a déclaré: «Nous défendons nos intérêts. Nous le faisons gentiment et diplomatiquement, mais quand cela ne fonctionne pas, nous prenons des mesures.

« Les îles anglo-normandes, le Royaume-Uni, dépendent de nous pour leur approvisionnement énergétique.

'Ils pensent qu'ils peuvent vivre seuls et dénigrer l'Europe aussi.'

Une panne pourrait se produire en coupant l'approvisionnement énergétique de la France à Jersey, dont elle fournit l'énergie par des câbles sous-marins dans le cadre d'un contrat commercial entre la société française EDF et la Jersey Electricity Company.

Un bateau de pêche français

Les petits navires français doivent prouver qu'ils pêchaient dans les eaux concernées avant le Brexit (Image: Getty)

Selon l'accord de commerce et de coopération post-Brexit en 2020, en cas de différend avec Jersey, l'UE peut prendre des mesures unilatérales 'proportionnées à l'échec présumé de la partie défenderesse et à l'impact économique et sociétal de celui-ci'.

Le différend sur les eaux de la Manche a été exacerbé par l'accusation de M. Macron selon laquelle la Grande-Bretagne était responsable de la mort de migrants dans la Manche la semaine dernière.

Il a fait valoir que les règles actuelles encouragent la migration illégale et ne permettent pas aux demandeurs d'asile de chercher des moyens légaux d'entrer dans le pays, poussant les migrants à tenter la traversée perfide à la place.

La querelle entre la France et la Grande-Bretagne au sujet de la migration dure depuis le naufrage tragique d'un canot en novembre qui a entraîné la mort de 27 migrants, les deux pays rejetant la faute sur l'autre.

Il a été révélé aujourd'hui que près de 1 000 migrants sont déjà arrivés au Royaume-Uni cette année, après que 168 ont atterri à Douvres hier.